Sensibilisation
Les bons comportements
Le langage des chiens
Les chiens communiquent bien plus qu’on ne l’imagine. Ils s’expriment par des signaux visuels, sonores et même olfactifs (principalement destinés à leurs congénères).
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle
un chien « n’aurait pas prévenu » avant de mordre, les chiens expriment en réalité leur inconfort avant de passer à l’acte. Pour prévenir les accidents, il est crucial de reconnaître ces signaux et d’y être attentif·ve.
Une meilleure éducation au langage des chiens et le respect des limites des animaux évitent des malentendus et assurent des interactions respectueuses de tous, humain·e·s comme chiens.
1. Chaque chien est un être unique, doué de sensibilité.
Comme les humain·e·s, chaque chien possède sa propre personnalité : deux chiens d’une même race peuvent réagir différemment à une même situation en raison de leurs expériences passées ou de leurs traits de caractère distincts. Il est important de ne pas généraliser à partir de son expérience personnelle ni à partir d’idées préconçues sur des races.
Attention, chien non consentant !
« Oh qu’il est mignon ! » Cette exclamation s’accompagne souvent
d’une main tendue vers la tête du chien croisé dans la rue. Bien que l’attendrissement soit naturel, ces contacts non sollicités peuvent s’avérer dangereux : un chien qui apprécie les caresses de ses proches peut ne pas tolérer le contact avec des inconnu·e·s. La meilleure façon d’éviter
de mettre un chien mal à l’aise — et dans le pire des cas, de provoquer une morsure — est de comprendre le langage canin pour respecter les signaux qu’il émet.
Les accidents par morsure ont le plus souvent lieu avec le chien du foyer.• Les enfants sont les premières victimes des accidents par morsure. Ils se produisent généralement au domicile quand l’enfant dérange le chien qui se repose.
• Chez les adultes, les victimes sont le plus souvent les propriétaires qui cherchent à séparer des chiens qui se battent.
2. Un chien exprime son consentement par des comportements volontaires et un langage corporel détendu.
• Approche volontaire : Le chien vient de lui-même, en remuant la queue ou en étant détendu, parfois de manière répétée.
• Posture détendue : Une posture souple, les oreilles relâchées et la queue dans une position naturelle.
• Demande d’attention : Il regarde l’humain·e, se frotte à lui, sa queue est haute avec des mouvements amples.
3. Un chien exprime son stress par divers signaux corporels et sonores
Les signaux d’inconfort les plus courants
Éviter le regard, détourner la tête pour éviter ce qui le met mal à l’aise
Bâiller
Un chien qui baille n’est pas forcément fatigué, il peut exprimer du stress ou de l’inconfort
Se lécher les babines sans raison apparente ou sans nourriture à proximité.
Rabattre les oreilles vers l’arrière.
Modifier la position naturelle de sa queue : baisser la queue, la mettre entre les pattes, tenir la queue droite à l’horizontale, dresser la queue avec des battements serrés, indiquent généralement une tension, une crainte, voire la perception d’une menace.
Gémir pour exprimer une douleur voire une détresse.
Grogner pour mettre à distance ou stopper une action.
Montrer les crocs
Ces comportements peuvent aussi être des signes d’inconfort dans certains contextes
Se secouer ou se gratter peut indiquer que le chien tente de se «décharger» d’une situation stressante ou gênante. Cela peut aussi signifier qu’il souhaite mettre fin à une situation. C’est une façon de dire « J’en ai assez, passons à autre chose. »
Lécher le visage n’est pas forcément dans le but de faire des bisous mais parfois une manifestation de stress.
Se recroqueviller, se faire plus petit ou se coucher au sol peut indiquer une soumission ou un inconfort.
S’éloigner peut être un moyen d’éviter une interaction.
Aboyer peut être la manière de mettre une personne à distance, alerter son humain·e ou exprimer une émotion de stress.
Je veux interagir avec un chien
Un chien se trouve à proximité ? Voici les règles essentielles à suivre avant de le caresser.
1. Je demande le consentement de l’humain·e
Que le chien soit en laisse ou non, il est impératif de toujours commencer par demander l’autorisation à son humain·e.
2. Je demande le consentement du chien
Après avoir obtenu l’accord de l’humain·e :
Accroupissez-vous pour vous mettre à hauteur du chien afin qu’il soit moins impressionné.
Tendez votre main en dessous de sa gueule pour le laisser sentir.
Puis observez son attitude :
Si le chien ne détourne pas la tête et semble curieux, caressez-le quelques secondes puis arrêtez-vous. Si le chien cherche à nouveau votre main, vous pouvez continuer. S’il détourne la tête ou semble désintéressé, n’insistez pas.
3. Comment et où caresser un chien ?
En règle générale, n’approchez jamais le chien par-dessus :
le dessus de la tête est à éviter absolument. Les zones à privilégier pour les caresses sont le dos et les flancs.
Observez le contexte avant d'interagir
4 questions à se poser :
4 situations où l’interaction n’est pas souhaitable.
Le chien est-il libre de ses mouvements ?
Dans un sac ou au bout d’une laisse courte et tendue, un chien n’est libre ni de ses mouvements ni de mettre fin à l’interaction.
Est-il en interaction avec un autre chien ?
Les chiens qui interagissent entre eux ont besoin d’espace pour communiquer correctement.
Est-il en train de travailler avec son humain·e ?
Un chien, même éloigné du propriétaire, peut être en plein travail ou en cours d’éducation. L’ignorer évite de le mettre en échec.
Le chien souhaite-t-il être touché ?
Un chien qui s’approche de votre main ne demande pas forcément une caresse, il peut simplement vouloir la renifler. Faites-lui confiance : s’il désire être caressé, il vous le fera savoir clairement.
Je veux éviter l'interaction avec un chien
En marchant, en courant ou à vélo, il n’est pas rare de croiser un chien, qu’il soit avec son humain·e ou apparemment seul.
Comment éviter toute interaction ?
Comment éviter toute interaction ?
• J’évite de fixer le chien, car cela pourrait l’inquiéter : j’ignore le chien.
• Je reste calme et ne crie pas.
• Je ne cours pas ou je m’arrête de courir.
Courir peut éveiller l’instinct de poursuite du chien.Le chien est un animal de mouvement, son attention est éveillée par tout ce qui bouge. C’est ce même instinct qui le pousse à courir après une balle qu’on lui lance. Tous les chiens n’ont pas cette réaction, mais c’est un comportement normal qui ne signifie pas que le chien est mal éduqué.
Et si le chien vient quand même vers moi ?
• Je ne lui fais pas face, mais je me positionne de côté pour le laisser passer.
• Si j’ai de la nourriture, je la laisse tomber simplement au sol sans la jeter ni faire de geste brusque.
• En cas de grande peur, je peux m’accroupir au sol, la tête dans les bras. Au pire, le chien me reniflera et repartira rapidement.
On peut guérir d’une phobie : Il existe des ateliers pour désensibiliser cette peur.
Un chien muselé n’est pas forcément dangereux
• La muselière est parfois une obligation légale : elle doit être portée dans les transports, et partout par certaines races de chiens dits “catégorisés”.
• La muselière est un outil de sécurité utile dans certaines situations, comme auprès des vétérinaires.
• Le chien peut être glouton, c’est une façon de le protéger des intoxications.
• Une muselière adaptée et bien apprise n’est pas maltraitante. Dans une muselière adaptée au chien, il pourra ouvrir grand la gueule, boire, manger, haleter, il pourra donc aussi courir et jouer.